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Antonin Rossier-Bisaillon
Mini-bio
Antonin Rossier-Bisaillon est étudiant à la maîtrise en linguistique à l’Université de Montréal, sous la direction de Victor Boucher et Boutheina Jemel. Depuis 2015, il a contribué à plusieurs projets du Laboratoire des sciences phonétiques à titre d’auxiliaire de recherche et de co-auteur. Dans le cadre de sa maîtrise, il s’intéresse aux effets de groupement rythmique en lecture à voix haute, par l’utilisation combinée d’enregistrements de la voix et de données de mouvements oculaires.
Résumé
De nombreuses études suggèrent qu’il existe des liens développementaux entre le rythme et la lecture. Par exemple, l’habileté d’enfants d’âge scolaire à percevoir et reproduire des patrons de rythmes est reliée à leur vitesse de décodage et au développement de certaines compétences de base en lecture. Il est aussi reconnu que la dyslexie, un trouble d’apprentissage de la lecture, tend à s’accompagner de déficits dans la réalisation de tâches de reproduction de rythmes. Pour expliquer l’émergence de ce phénomène, certains chercheurs ont proposé que la conscience phonologique, un prédicteur bien établi des compétences en lecture, reposerait sur les mêmes corrélats neuronaux que les aptitudes reliées au rythme (un principe d’oscillations neuronales). Cependant, ces approches n’abordent pas le rôle intrinsèque du rythme de la parole et des oscillations neuronales en lecture orale, et n’explorent pas de lien direct entre une habileté à suivre un rythme et la performance en lecture. Dans cette perspective, on propose ici que l’entraînement du cerveau à une séquence rythmique perçue auditivement pourrait avoir un impact en temps réel sur le traitement de chunks d’information en lecture orale.
Afin d’explorer cette possibilité, un paradigme expérimental a été conçu dans lequel des participants adultes ont eu à lire des courtes phrases, présentées sur un écran alors que leur voix et leurs mouvements oculaires étaient enregistrés simultanément. La lecture de ces phrases était immédiatement précédée d’un rythme auditif construit dans une de trois modalités (de la parole avec sens, de la parole sans sens ou des tons synthétisés), aux patrons réguliers ou irréguliers qui pouvaient correspondre ou non au patron inhérent de la phrase lue. Dans le cadre de cette présentation, on examinera les fondements de notre hypothèse, certains résultats préliminaires de cette expérience, en plus de discuter des répercussions cliniques et éducatives que peut engendrer cette avenue de recherche.