Les Beaux-midis : Le développement de la production de la parole : anatomie, contrôle moteur et phonétique expérimentale

Date : 14 mars 2018
Heure : 12h à 13h
Lieu : Pavillon 7077 avenue du Parc, salle 3011
Adresse : 7077 avenue du Parc Montréal, Québec Canada H3N 1X7

Pour une participation en direct, vous pouvez vous connecter sur la page Facebook de l’École d’orthophonie et d’audiologie de l’UdeM, le jour même.  La conférence sera également disponible en rediffusion, sur le site de l’ÉOA, quelques jours après l’événement.

Conférencier

Guillaume Barbier, Ph.D.
Stagiaire post-doctorant, École d’orthophonie et d’audiologie

Résumé

Le développement de la production de la parole est une tâche complexe, réalisée sous l’influence de multiples contraintes : anatomiques, biomécaniques, sensorielles, motrices, d’attention, de mémoire, et d’intégration multimodale. Comment, avec un appareil vocal en plein remodelage, un contrôle moteur encore immature, et une perception catégorielle en plein raffinement, les jeunes enfants parviennent-ils à produire des sons et des séquences de sons de parole ? Mon premier travail de recherche a consisté à évaluer l’influence des contraintes anatomiques, en étudiant l’anatomie et le développement de l’appareil vocal, du fœtus à l’adulte, et les conséquences de l’anatomie sur les potentialités acoustiques. Mon second travail s’est intéressé aux contraintes biomécaniques, en établissant un modèle biomécanique de la langue d’un enfant de 4 ans, en comparant simulations du modèle et données acoustiques et articulatoires, afin d’inférer les commandes motrices sous-jacentes aux sons de parole chez l’enfant. Mes derniers travaux ont mis l’accent sur les contraintes au niveau du contrôle moteur, en étudiant, via des données articulatoires (échographie linguale) et acoustiques, la stabilité du contrôle moteur des enfants de 4 ans pour la production de voyelles isolées, et leur maturité motrice via la mesure de l’anticipation lors de la production de séquences voyelle-consonne-voyelle. Pris ensemble, ces travaux constituent un premier effort vers la mise en place d’une méthodologie originale et pluridisciplinaire pour l’étude du développement phonétique.

Mini bio

Guillaume a suivi une formation universitaire en Sciences du Langage puis en Sciences Cognitives à l’Université de Grenoble et une formation en recherche au GIPSA-lab. Après un Master en Sciences du Langage sous la direction de Louis-Jean Boë, au cours duquel il a acquis des connaissances en anatomie et en phonétique théorique, il effectue un Master en Sciences Cognitives sous la direction de Pascal Perrier et de Lucie Ménard, au cours duquel il développe un modèle biomécanique de la langue d’un enfant de 4 ans et acquiert ses premières données articulatoires via l’échographie linguale. Guillaume effectue ensuite une thèse de doctorat en Sciences Cognitives sous la direction de Pascal Perrier (Université de Grenoble), Lucie Ménard (UQÀM) et Yohan Payan (CNRS), au cours de laquelle il a recueilli et analysé des données acoustiques et articulatoires d’enfants de 4 ans et d’adultes, se spécialisant ainsi en phonétique articulatoire développementale. Il travaille aujourd’hui en tant post-doctorant à l’école d’orthophonie et d’audiologie avec Douglas Shiller sur l’adaptation de la parole perturbée (faux-palais), en utilisant l’échographie linguale pour mesurer la parole mais aussi comme source de bio-feedback afin d’observer son impact sur l’adaptation.