Le travail rend sourd

23 février 2009
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Le travailleur exposé à un bruit de plus de 90 dB court plus de risques que les autres d’être victime d’un accident de travail. Il a aussi davantage d’accidents sur la route.

La majorité des quelque 650 000 travailleurs des secteurs manufacturier, de la métallurgie et du sciage du bois sont exposés à des bruits excédant la norme québécoise en milieu de travail. Cela a pour conséquence de multiplier leurs risques d’être victimes d’accidents de travail et de la route. C’est la conclusion à laquelle une équipe de chercheurs en audiologie de l’Université de Montréal, de l’Université Laval et de l’Institut national de santé publique du Québec est parvenue au terme d’une analyse de données recueillies auprès de 53 000 travailleurs suivis sur une période de cinq ans, entre 1983 et 1996. « Plus de 60 % d’entre eux étaient exposés à des bruits dépassant la norme de 90 dB par jour, soit l’équivalent du bruit provoqué par une rame de métro qui entre en gare », illustre Michel Picard, professeur à l’École d’orthophonie et d’audiologie de l’Université de Montréal et membre de l’équipe de l’UdeM, avec son collègue Tony Leroux.